LOGEMENTS ILÔT ARISTIDE BRIAND

1992 – 2010, Saint-Étienne (42)

Habiter n’est pas loger.

Habiter : des nécessités fonctionnelles, des nécessités symboliques.

Des lieux à reconnaître, s’approprier, aimer…

Un jardin, ensoleille et aère l’îlot ;

… un couvert de couleurs et de senteurs
;

… des arbres de haute tige (les anciens du lieu, et les petits), dénouent les proximités trop proches, donnent leur temps saisonnier et historique, et invitent l’humain à vivre la durée.

Cet ensemble d’immeubles a constitué la première partie d’un projet de transformation d’un quartier situé en centre-ville. Cette opération a été réalisée sur une très longue durée (depuis 1990) et se prolonge encore aujourd’hui ce qui nous permet de tirer les enseignements de l’observation des modes d’habiter. La tranche la plus

récente, dont vous trouverez ci-après la fiche descriptive, concerne la construction de 41 logements BBC.
Le logement social est l’un des exercices les plus délicats pour qui se confronte aux budgets étroits. Il y a, dans ce travail, essai de synthèse entre posture d’immeuble dans la ville, qualité de logement et poésie de l’espace commun aux habitants.

Dans le cadre serré des surfaces et des budgets alloués au logement social, comment dessiner une architecture digne ?

Nous nous y sommes pris à plusieurs fois pour trouver des dispositions de logements qui conviennent. L’équation est en effet difficile pour qui veut poser dans le détail les questions de l’organisation intérieure des logements aux surfaces limitées.

Une trop grande déstructuration de l’espace, ou des formes trop complexes, peuvent perturber et ne permettent pas les ameublements traditionnels qui sont encore pour bon nombre pratiqués.
Les formes conventionnelles standards sont pauvres et sans saveur…
Nous avons donc choisi de transformer légèrement les modèles habituels de distributions et

d’apporter des microtransforma-tions, qui, additionnées, changent l’espace tout en laissant le choix aux habitants de meubler ou disposer à leur convenance.
Il s’agit de :
… Mouvements géométriques des cloisons pour rompre l’excès d’orthogonalité
…  Vitres intérieures dans les cloisons entre pièces de jour pour créer des vues obliques sur l’extérieur ;
… Hauteurs sous plafond

augmentées dans les derniers étages (3,20 m ht)
… Loggias profondes habillées en bois.

Les parties communes, hall, palier, ascenseur, sont chaque fois différentes par chaque immeuble. Cette « intériorité collective » fait transition entre la rue et le logement. Les parcours ainsi travaillés constituent un prolongement du logement. Le sentiment d’espace est agrandi.

Les bâtiments, urbains, choisissent le dialogue avec la ville :
… la politesse des façades, qui acceptent le vocabulaire de l’existant, la continuité ;
… la dignité de l’architecture qui, d’un usager, fait l’habitant ;
… la lisibilité des élégances
qui disent le soin apporté à l’ouvrage.
… le jeu dynamique avec les alignements, qui fait respirer l’espace des rues.

MAÎTRE D’OUVRAGE .
SA HLM Cité Nouvelle
SA HLM CIté Jardins de SAint-Étienne

SURFACE . 16 000 m2
COÛT . 15M€ HT

CRÉDITS PHOTOGRAPHIQUES
© SARL Dominique Vigier
© Mario Ponta